Façade

Restauration des façades

Les façades de la villa Bon Abri ont fait l’objet de traitement différents selon s’il s’agissait du bâtiment sud, construit dans les années 1869 ou des bâtiments Nord et Ouest, construits dans les années 1960.

Bâtiment Sud 

Le premier bâtiment est construit par l’architecte Clément Parent pour sa famille dans les années 1860. Initialement de plain-pied, la villa est édifiée en briques creuses formant un dessin à croisillons losangés de deux teintes différentes avec un avant corps en pierre de Caen et une toiture d’ardoises.

La maison est surélevée à la fin du XIXe siècle avec des briques pleines sans respect du décor présent au rez-de-chaussée.

Des informations obtenues par analyses physico-chimiques effectuées en partenariat avec un laboratoire spécialiste des monuments historiques indiquent que l'enduit à la chaux des briques date de cette époque. Un décor en faux appareil est réalisé, reprenant à la fois les croisillons losangés des briques originelles et masquant les briques du soubassement en imitant la pierre.

Dans le projet de la Villa du Temps retrouvé, les façades ont fait l’objet de restauration afin de leur redonner leur aspect initial tout en protégeant les briques originelles en très mauvais état avec des teneurs anormales en sel.

Pour recréer l’enduit, plusieurs étapes ont été nécessaires et réalisées par l’entreprise Lefèvre :

  • Curage de l’ensemble des enduits et des joints pour voir l’état des briques existantes et les réparer

  • Travail de changement des pierres et reprise de maçonnerie là où les briques avaient perdu leur intégrité

  • Traitement des partis contenant des sels

  • Pause d’une première couche d’enduit (un dégrossi), d’une seule teinte, qui permet une bonne accroche pour la seconde couche d’enduit réalisée à la chaux, plus fine et plus lisse, colorée du ton des briques ocre jaune qui existait déjà sur la façade

  • Dessin des joints dit « à l’anglaise » des briques par badigeon épais blanc

  • Réalisation d’un badigeon à la chaux teintée ocre rouge-orange pour finaliser le décor.

Cette restauration a permis de retrouver l’aspect de la maison telle qu’elle se présentait il y a 120 ans, dans le respect du SPR (Site Patrimonial Remarquable) et avec l’aval de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) de Normandie et de l’ABF (Architecte des bâtiments de France). Les matériaux utilisés sont, entre autres, de la pierre de Caen pour les changements de pierre, du sable de Bayeux et de la chaux Saint Astier et des pigments naturels ocre de France.

Bâtiment Nord et Ouest

Construits dans les années 1960, les bâtiments Nord et Ouest présentaient en amont du chantier des façades fortement dégradées. Il a été décidé de les modifier et de les traiter de manière contemporaine grâce à :

  •        L’application d’un enduit balayé et matricé

  •        La mise en place d’un soubassement en béton lissé surmonté d’une cornière métallique

  •        L’application d’un enduit lissé sur les lucarnes du bâtiment 1960

  •        L’agrandissement des baies vitrées donnant sur le jardin Nord ou jardin arrière

  •       Le remplacement des menuiseries existantes par des menuiseries métalliques en laiton

Ce geste architectural s’inscrit dans la mise en valeur d’un bâtiment modeste dans sa conception, sans dénaturer ses volumes et selon un traitement contemporain lui redonnant une vraie signature esthétique.

Les jardins

Les jardins, partie intégrante du parcours de visite ont été imaginés en 3 ensembles par Vert Latitude.

Le jardin de façade

Situé à l’avant de la partie la plus ancienne de la Villa, ce premier jardin est un lieu de transition et d’accueil créant le lien entre la ville et la Villa du Temps retrouvé.

Il présente une allée de graviers bordée d’ifs menant jusqu’à l’entrée de la Villa et une plantation d’arbustes au feuillage retombant de part et d’autre de l’escalier de l’ancien perron, destinées à mettre en valeur la façade de briques fraichement restaurée. Une gloriette recouverte de rosiers grimpant pourra accueillir du public ou des promeneurs, et un ourlet végétal d’arbustes florifères (viornes, églantiers, osmanthes) et d’aubépines sur tige fera écran entre le jardin et l’impasse Charles Levadé.

Le passage des roses

Le passage pavé qui longe la façade à l’ouest du bâtiment a été imaginé comme une petite cour de service habillée d’une pergola couverte de plantes grimpantes, et agrémentée de poteries en terre cuite plantées de vivaces et d’arbustes.

Cette cour, destinée avant tout à servir d’accès technique et logistique, pourra être ouverte au public pour des occasions particulières.

Le jardin arrière

Le jardin orienté au nord-ouest se veut plus intimiste, semblable à un jardin de famille.

On y accèdera depuis la terrasse du salon de thé, bordée entre les pavés de grès d’un jardin d’utilité composé de plantations basses d’herbes aromatiques et comestibles.

Le pied de façade sera souligné par un emmarchement minéral et des plantes grimpantes (vigne vierge et hortensia grimpant) et les grandes ouvertures de la salle de conférence et d’atelier donneront sur des passe-pieds en pavés de grès délimités par des massifs végétaux aux formes rondes d’où émergeront des plantes au port plus exubérant.

Une allée de graviers, ceinturant la grande pelouse centrale, rendra de nouveau lisible le tracé ancien du jardin.

Des plantations de vivaces hautes en bordure d’allée, joueront avec les pierres apparentes du mur d’enceinte, tandis que des arbustes permettront de cacher ponctuellement les visiteurs empruntant le sentier de traverse en pas japonais, au fond du jardin.

Plus l’on s’éloigne de la maison plus l’aspect familier de la végétation se transforme afin de créer des surprises et des découvertes pour les visiteurs.