JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

En ce 8 mars 2024, nous célébrons ensemble la journée internationale des droits des femmes. 

Une journée d’action et de mobilisation, pour sensibiliser et lutter pour l’égalité entre les hommes et les femmes, dans tous les domaines de la vie (économique, sociale, politique…). 

En cette journée particulière, nous avons eu envie de vous parler de femmes extraordinaires. Leurs noms ne vous disent peut-être rien pour le moment, mais à la lecture de cet article, vous en saurez plus sur Maud Seillier, Paulette Héron et Thérèse Cassigneul, grandes figures cabourgeaises engagées, aux destins uniques.

MAUD SEILLIER, LA FEMME AUX MILLE CASQUETTES

Née à Cabourg en 1931, Maud Seillier se passionne pour les langues dès son plus jeune âge.  Adolescente, elle partit étudier les langues nordiques en Suède, avant de revenir en France parfaire son anglais à la Sorbonne. 

Maud Seillier n’a que 20 ans lorsque son père, dirigeant d’une des plus grosses entreprises locales, décède subitement. Elle décide, malgré son jeune âge, de reprendre les rênes de l’entreprise familiale, tout en poursuivant ses cours à la Sorbonne, puis à Caen. Déjà, les traits d’une femme de caractère, indépendante et forte, se dessinent…

En 1971, Bruno Coquatrix, alors Maire de Cabourg, lui demande de prendre en charge les jumelages de la ville. Elle qui, dans sa vie professionnelle, est professeure d’anglais et très attachée à l’ouverture aux autres, se lança sans hésiter dans cette nouvelle aventure. C’est elle qui développa notre jumelage, aujourd’hui historique, avec la ville de Salcombe, station balnéaire de Grande-Bretagne. Aujourd’hui, Cabourg est fière de ses relations internationales et de ses 11 jumelages ! 

Maud Seillier était également une grande amoureuse des animaux, et notamment des chats ! C’est elle qui fonde la Société de défense et de protection des animaux de la Vallée de la Dives, en 1987 (devenue depuis 2007 la SPA de Cabourg). 

Très impliquée au sein du Souvenir français, association chargée de perpétuer le souvenir et la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, elle en fut déléguée générale départementale jusqu’à sa mort, en 2013. Elle participait assidûment aux cérémonies patriotiques organisées sur le territoire, afin de propager un message de paix et de tolérance. Son plus grand challenge : inciter la jeune génération à se souvenir et honorer la mémoire de ceux qui sont morts pour la France.

Elue municipale et adjointe à Cabourg de 1977 à 1995, sous Bruno Coquatrix, puis Michel Moles et Didier Van Tremsche, Maud Seillier était très impliquée dans la vie politique locale. 

Cheffe d’entreprise, professeur de langue, élue, fondatrice de la Société de défense et de protection des animaux de la Vallée de la Dives, décorée de la Légion d’Honneur en 2009 au Grand Hôtel de Cabourg… C’était une femme aux mille casquettes que beaucoup de cabourgeais ont eu le plaisir de connaître ! 

 

PAULETTE HERON, UN ENGAGEMENT SANS FAILLE

Née à Caen en 1918, Paulette Héron a reçu de nombreuses décorations après la guerre ! 

C’est en 1941, à l’âge de 24 ans, qu’elle entre dans la Résistance sous le pseudonyme de « Marianne », au sein du réseau de renseignement « Arc-en-ciel ». Elle est alors secrétaire à la préfecture de Caen, et c’est par l’intermédiaire de son travail qu’elle a pu accumuler de nombreux documents et renseignements précieux pour la Résistance. 

Au lendemain de la guerre, Paulette Héron est affectée à Annemasse dans un service de la sécurité militaire, où elle veille au rapatriement des déportés féminines de Ravensbrück. Elle est ensuite nommée consule en Pologne. Consciente des atrocités de la guerre, elle ne cessait d’en témoigner et de diffuser un message de paix autour d’elle et dans les médias. 

En 1983, Paulette Héron s’installe à Cabourg et s’engage dans la vie municipale en tant que conseillère déléguée en charge des travaux, de 1989 à 1995, sous la mandature de Didier Van Tremsche. Elle était également doyenne de l’Union nationale des anciens combattants du secteur de Cabourg. 

En 2015, elle fut décorée de la Légion d’Honneur par Tristan Duval, alors Maire de Cabourg. Une médaille de plus à son palmarès déjà très important : Chevalier de l’ordre national du mérite, Croix de guerre, médaille de la Résistance, Croix de la vaillance polonaise et médaille de la résistance polonaise… Elle les collectionnait toutes, signes de reconnaissance de sa bravoure et de son engagement au service de son pays !

Un parcours de vie extraordinaire, que nous sommes heureux de pouvoir vous partager aujourd’hui. Paulette Héron s’est éteinte à l’âge de 104 ans en 2022, entourée de sa famille et de ses amis des Héliades, à Cabourg.

 

THERESE CASSIGNEUL, UNE CABOURGEAISE INVESTIE

Née à Cabourg en 1920, Thérèse Cassigneul a fait sa vie sur notre beau territoire. 

Elle a d'abord suivi ses études à Cabourg, avant d'être pensionnaire à l'école privée Sainte Ursule de Caen. Elle entame ensuite des études d'anglais à l'université, qu'elle poursuit en Angleterre, où elle part avant la guerre, et s'y trouve bloquée jusqu'en 1945. 

Après la guerre, elle rentre à Cabourg et travaille à l'Auberge du Chat Botté, construite par son père, et tenu par sa tante pendant quelques années. 

C'est dans les années 1960 que Thérèse Cassigneul a l'idée de créer un "home d'enfants" : la Poussinière. D'abord située avenue de Castelnau, elle déménagea et s'agrandit ensuite avenue Raymond Poincaré. Thérèse Cassigneul savait donner une ambiance familiale à sa poussinière, et était très appréciée des petits parisiens qui venaient pendant les vacances scolaires.  

Très impliquée dans la vie politique locale, elle fut conseillère municipale à 3 reprises. Elle est élue 3ème adjointe au Maire en 1965, sous la mandature de Marie Paul Manalt. De 1971 à 1979, elle est conseillère municipale, sous Bruno Coquatrix, qu'elle estime beaucoup. A cette époque, elle est particulièrement investie dans les affaires sociales. De 1979 à 1989, elle fut la première adjointe de Michel Mole, alors Maire de Cabourg. 

Une femme bienveillante, souriante et dévouée, qui nous a quitté en 1993. 

 

SOUVENONS-NOUS D’ELLES

Afin de desservir les parcelles du Clos fleuri, plusieurs voies terrestres ont vu le jour à Cabourg. Jusqu’alors nommées par des lettres alphabétiques, des noms leurs ont été attribués par arrêté municipal. 

Afin de rendre hommage à ces grandes figures cabourgeaises, la voie A du lotissement est renommée « l’avenue Maud Seillier », les voies B, C et D sont désormais regroupées sous « l’avenue Paulette Héron » et les voies E, F et une portion de l’ancienne route de Caen sont renommées « l’avenue Thérèse Cassigneul ». 

MAUD SEILLIER - (C) OUEST FRANCE
PAULETTE HERON - (C) ARCHIVES LE PAYS D'AUGE
THERESE CASSIGNEUL - (C) ARCHIVES DE LA FAMILLE